« Quand on sait d’où l’on vient, on sait mieux où l’on va »
Fernand Lechanteur
Le Viquet c’est le titre des publications de l’association
Parlers et Traditions Populaires de Normandie
créée en 1968 par Fernand Lechanteur
Première revue normande à participer de façon totalement désintéressée mais parfaitement objective à un inventaire de nos patrimoines linguistique, ethnologique, historique, archéologique, anthropologique, littéraire et artistique.
Loin d’une banale idéologie régionaliste folkloriste, et grâce à une démarche d’investigation exigeante, depuis 1968 l’association P.T.PN. a accumulé une somme de données rationnelles auxquelles se réfèrent chercheurs et universitaires de France comme de l’étranger, ce qui lui a valu d’être soutenue par le Centre National du Livre.
Elle s’attache donc à défendre, sauvegarder et faire connaître un patrimoine réellement existant ou ayant effectivement existé.
À ce jour, plus de 6000 pages
une encyclopédie de la vraie Normandie.
Que désigne un viquet en normand ?
- C’est tout d’abord l’ouverture pratiquée dans le panneau supérieur d’une porte et close au moyen d’un petit volet, qui permet de répondre à un visiteur sans avoir à lui ouvrir la porte.
- De cette acception est dérivée celle d’ouverture, dans un confessionnal, par laquelle le pénitent s’adresse au confesseur.
- C’est également la trappe, sur le devant des tonneaux de grande contenance, par laquelle s’introduit l’enfant ou l’homme de faible corpulence qui doit brosser les douves lors de l’opération de lavage.
- Enfin ce peut être, dans la « culotte à viquet « , le pan de toile mobile qui apparente ce sous vêtement féminin à la culotte à pont de nos marins, culotte qui répond, elle aussi, à cette dénomination.
Quelle est son origine ?
Il provient de l’ancien scandinave « vik », nom féminin à l’origine, qui désigne la baie c’est-à-dire une échancrure sur la côte qui permet d’aborder, de pénétrer par le rivage. D’où le sens dérivé d’ouverture, de porte que l’on retrouve dans le diminutif en –et, viquet.
Viquet est d’ailleurs la forme normande (approximativement plus au nord de la ligne Joret) de « guichet » avec d’une part le traitement du |w| introduit tardivement voir vey (gué), vi (gui)… et d’autre part le –qu- au lieu de –ch- en français, voir par exemple fouorquette (fourchette).
Cette forme est aisément comparable à son homologue anglaise « wicket ».
Pourquoi ce choix ?
Les raisons en sont doubles :
D’une part un choix qui repose sur le symbole, la métaphore du viquet qui exprime à la fois l’ouverture et la curiosité, l’interrogation.
D’autre part une forme qui tant par sa phonétique que par son étymologie possède une valeur emblématique.