(né le 6 avril 1945 à Valognes)
Professeur de Lettres à la retraite, Éric MARIE est titulaire d’une Maîtrise de linguistique romane option dialectologie normande obtenue à l’Université de Caen (en 1973). À la Faculté des Lettres, il a pour professeur René Lepelley mais surtout il fréquente durant deux ans le cours de dialectologie normande de Fernand Lechanteur dont il devient un proche et participe ainsi à la fondation des Parlers et Traditions Populaires de Normandie que ce dernier organise dès 1967 autour d’un groupe de spécialistes, écrivains et passionnés, en vue de créer une revue régionaliste trimestrielle, axée principalement sur la linguistique et l’ethnographie. Il apporte alors sa contribution à la rédaction de cette revue dès le premier numéro, en septembre 1968. Publiée à ses débuts sous le même titre que l’association, celle-ci devient en 1986 Le Viquet. Cette même année, Éric MARIE, invité par l’équipe de rédaction à prendre la direction de la publication, devient à la fois Rédacteur en chef et Président de l’association, responsabilités qu’il assume encore à ce jour. Au cours de ses quarante-quatre années de publication cette revue a accumulé une somme de connaissances souvent inédites dont l’intérêt est reconnu par de nombreux chercheurs et universitaires, en France comme à l’étranger. Parmi les articles fondés sur la recherche de terrain, un grand nombre concernant la linguistique et l’ethnographie sont signés de sa main.
Par ailleurs, comme Président de l’Université Populaire Normande du Cotentin, première Université populaire normande, fondée à Cherbourg en 1972 par André Louis et Albert Lohier aux côtés de Guy Deschamps, il a animé et orienté des travaux qui ont valu, entre autres, à cette association de recevoir en 1988 le Prix Littéraire du Cotentin pour la mise au point et les perfectionnements apportés à la méthode de graphie normalisée inventée par Fernand Lechanteur avec, principalement, son application lors de la publication de Ganache, lé vuus pêqueus, l’œuvre ultime de Côtis-Capel. Après le décès de celui-ci, sous la férule de son président, l’UPNC lui rendra hommage à plusieurs reprises lors de veillées itinérantes pour lesquelles elle créera un diaporama À travers vents et marées, en organisant avec la ville de Cherbourg et la Communauté de Communes de la Hague expositions et conférences pour le dixième anniversaire de sa disparition, en éditant une cassette audio Ch’est mei qué v’chin, un florilège de ses textes. Puis en 2001 elle publie un autre florilège sous forme d’un livre-disque D’aveu la mâove, lé bel ouésé, et produit, conjointement avec l’atelier audio-visuel Léo Lagrange de Tourlaville, une vidéo Côtis-Capel de la Hague à l’universel, et avec le Conseil général de la Manche un livret de Balades littéraires : Côtis-Capel, homme de la Hague, poète du Monde. Pour le 40ème anniversaire de la parution d’ À Gravage, premier grand recueil de cet auteur, elle a également réédité l’ouvrage sous forme d’un livre-disque qui a rencontré un vif succès.
Ami du poète, avec lequel il a travaillé durant près de vingt ans, que ce soit dans l’une ou dans l’autre de ces deux associations, à la défense et à la mise en valeur du normand, il a également accompagné la genèse d’une partie de l’œuvre de cet auteur. C’est le cas, en particulier, pour Les Côtis, son recueil majeur, dont il signera la préface et Ganache, lé vuus pêqueus dont l’auteur, affaibli par la maladie qui va l’emporter, le chargera de superviser l’édition. Très proches dans ce domaine de la langue mais aussi celui de l’univers maritime, Côtis-Capel voyait en lui non seulement un héritier spirituel mais surtout un garant de son œuvre littéraire.
Également auteur normand, Éric MARIE, écrit dans sa langue de la Hague sous le pseudonyme d’Éric Onfréville des poèmes et des contes, récits ou nouvelles dont un certain nombre a été publié dans les pages du Viquet.
Enseignant de normand, dès 1982 à la suite de la circulaire Lang, il initie en collège et en lycée des cours de normand. Il a fait éditer en 2002, par le collège de Beaumont-Hague, un CD de chansons écrites, composées et interprétées par ses élèves, en collaboration avec sa collègue de musique Marie Dumont : Les caunchouns du Hague-Di.
Depuis 2001, il est chargé à l’Université Inter-Âges de Cherbourg-Octeville d’un cours de normand (langue, littérature, histoire et ethnologie) très apprécié, qui compte une centaine d’inscriptions chaque année et nécessite chaque semaine la mise à disposition d’un amphithéâtre dans les locaux de l’I.U.T.
Depuis plus de quarante ans il travaille à la lexicologie, la morphologie et la syntaxe du normand, et plus particulièrement celles des parlers nord-cotentinais : un ouvrage est paru (le 12 mai 2012) chez OREP, préfacé par Elisabeth Ridel ingénieur au CNRS et Docteur en sciences du langage, qui fait la synthèse de ses recherches : Dictionnaire normand français d’après un inventaire des usages en Cotentin, ouvrage pour lequel il a reçu le Prix Littéraire du Cotentin 2012.
Très attaché, principalement, à l’univers maritime et au langage des marins pêcheurs qu’il côtoie depuis son plus jeune âge (c’est le sujet de son mémoire de maîtrise), il fait partie, en tant que linguiste, du Pôle maritime à la M.R.S.H. – CNRS – de l’Université de Caen.
Il est par ailleurs membre de l’équipe du Projet Collectif de Recherche qui mène, depuis plusieurs années dans la Hague (Manche), des travaux d’archéologie, d’histoire et d’anthropologie
Il représente la Normandie au sein de l’association européenne de Défense et Promotion des Langues d’Oïl (DPLO) dont il est membre fondateur et vice-président.