Il y a 100 ans sévissait une des guerres les plus meurtrières qu’ait connu l’Europe, au travers d’un conflit mondialisé porté par des moyens techniques nouveaux encore jamais imaginés. Les conséquences en furent effroyables et les combattants qui eurent la chance d’en voir la fin s’en sortirent néanmoins rarement indemnes. Germain Bataille a voulu rendre hommage à l’un de ceux-ci, son grand-père maternel, refaisant à pied l’itinéraire parcouru par ce dernier au cours des combats : 650 km en à peine un mois, et c’est le compte rendu de son périple qu’il nous livre avec les témoignages de ses rencontres et des lieux chargés d’histoire traversés.
Mais, auparavant, Céline Guénolé nous invite à retrouver le Coutances de ces années-là en nous retraçant un épisode historique qui reste malheureusement méconnu de beaucoup de nos contemporains. Loin du front Coutances va se voir néanmoins transformée par le conflit : réfugiés et blessés affluent dans la région, tout particulièrement des milliers de réfugiés belges fuyant leur pays envahi et sa population va considérablement augmenter d’autant que la petite ville accueille un centre de formation de l’armée belge et devient un grand centre hospitalier pour les soldats blessés au front. Or, à côté des vicissitudes du moment, un formidable mouvement littéraire et artistique va se développer : Le Pou Qui Grimpe. Tout le mérite en revient à un trio de joyeux drilles, tous trois nés à Coutances, qui vont s’attacher des artistes dont la renommée va bien au-delà de la petite ville normande.
Complètent ce numéro : un article d’Éric Marie qui tente de démystifier l’étymologie populaire du terme picot désignant le dindon au pays du Sire de Gouberville et des notes de lecture sur quelques ouvrages parus récemment.
En tout, 60 pages en quadri pour 10 euros chez tous les bons dépositaires de presse de la Manche.