André Dupont

André Dupont (20 mars 1920 à Équeurdreville – 15 mai 2002 à Saint-Lô)

Il est né à Équeurdreville (Manche) le 20 mars 1920 au 21 de la rue de la Paix, dans une famille implantée dans la Hague au moins depuis le XVe siècle (il avait retrouvé la trace de ses ancêtres dans le Cartulaire de l’abbaye du Vœu en 1435). Il effectuera sa scolarité à Équeurdreville puis à l’Institut Saint-Paul de Cherbourg. Il obtient son baccalauréat en 1938.

La guerre survient. Il est envoyé en juin 1940 à Casablanca, Mogador (maintenant Essaouira), Safi Oran puis Marseille où il arriva le 22 septembre 1940. Après un bref séjour à Toulon, il fut envoyé dans un chantier de jeunesse à Gap de novembre 1940 à février 1941. Après une ultime affectation à Évreux, il fut rayé des contrôles le 14 septembre 1945.

Entre temps, il aura commencé une carrière civile à l’Arsenal de la Marine d’abord, où on l’affecta au service du logement des troupes d’occupation, de juillet 1941 à juillet 1942 ; après quoi il entrera à la Direction Générale de la Concurrence, Consommation et Répression des Fraudes, dont il gravit progressivement les échelons ; contrôleur jusqu’en 1945, commissaire de 1946 à 1973, inspecteur avec affectation à Vannes en 1976, directeur départemental adjoint à compter du 1er juillet 1979, puis admis à faire valoir ses droits à la retraite le 6 septembre 1982.

André Dupont avait épousé en août 1946 Simone Droulin, native de Neuilly-la-Forêt, qui l’incita à reprendre des études de droit à la faculté de Caen. Il devait obtenir sa licence en novembre 1950. De cette union naquirent trois enfants (une fille et deux fils).

André Dupont sera un des derniers à grossir, en 1953, le groupe des fidèles à Fernand Lechanteur et à rejoindre ainsi l’équipe fondatrice de « Parlers et Traditions Populaires de Normandie« . Il sera à l’origine de la création du « bulletin trimestriel » de l’Association et, de ce fait, le premier rédacteur en chef de la revue.

André Dupont avait deux passions normandes qu’il a nourries jusqu’à la fin de sa vie : l’histoire et la langue. Ces deux passions constituaient l’essentiel de ses préoccupations extraprofessionnelles.

La partie historienne de ses travaux sera évoquée en son temps par la Société d’Archéologie et d’Histoire de la Manche, dont il fut de longues années le secrétaire général, avant d’en être le vice-président. Ce fut pour lui le cadre d’une activité intense, qui se traduisit notamment par la parution de 1978 à 1989, des neuf tomes de son Histoire du Département de la Manche, aux éditions OCEP de Coutances ; le 10ème tome, relatif à l’histoire du département dans le 20ème siècle, demeure malheureusement inachevé. Il résulta aussi de cette activité la constitution d’un nombre remarquable de dossiers, dont il fit don aux Archives Départementales de la Manche.

La partie langue concerna particulièrement P.T.P.N. et Le Viquet pour lesquels il a beaucoup donné de son temps et de ses capacités. Nombreux sont les articles signés de sa main parus dans la revue.

Ecrivain en langue normande sous le pseudonyme de Aundré-Joseph. Desnouettes, il est l’auteur de plusieurs plaquettes de poèmes mais surtout d’une imposante Épopée Cotentine pour laquelle il recevra le 2 août 1970 le Prix littéraire du Cotentin à Varenguebec.

Il est enfin l’auteur d’un « Dictionnaire des patoisants du Cotentin, essai de répertoire bio-bibliographique des érudits, auteurs et interprètes d’œuvres normannophones », paru en 1992 sous forme de publication multigraphiée de la Société d’Archéologie de la Manche, fascicule 81. (Pour bibliographie complète voir p.136-137, Le Viquet n°136).

Il est décédé le 15 mai 2002 à Saint-Lô.