André Louis

A. LouisAndré Louis est né le 6 février 1922 à Octeville (Manche) où il suit sa scolarité jusqu’à l’obtention de son certificat d’étude. En 1939 il obtient son Brevet Élémentaire et est reçu au concours d’entrée à l’École Normale. Il fait sa rentrée à l’École Normale de Saint-Lô deux mois après la déclaration de guerre. C’est l’Occupation, durant son premier été d’étudiant il est fait prisonnier et passe une semaine à la caserne Proteau où il reçoit un violent coup de crosse à la jambe qui le marque à vie.

Après trois ans d’études, il est nommé à Équeurdreville; Face à l’occupation allemande, il tente de rallier un réseau de résistance mais celui qui devait l’y introduire est arrêté et fusillé. En septembre 1943 il fait sa rentrée scolaire à Villers-Fossard près de Saint-Lô où a été évacuée l’école d’Équeurdreville. À la fin de l’hiver 1944 il quitte ce poste car il est muté à Montbouy dans le Loiret. Là-bas, il entre dans la Résistance, quitte son poste et rejoint en avril 1944 le maquis de Charme. Il est grièvement blessé le 10 août 1944. Sur son lit d’hôpital il signe un engagement dans l’armée jusqu’à la fin de la guerre, et regagne Cherbourg. En février 1945 il rejoint le 95ème régiment d’infanterie mais est déclaré inapte en raison de ses blessures et démobilisé en 1946. Décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, il réintègre l’Éducation Nationale. En juin 1949 il se marie avec Jacqueline Truffert, une jeune institutrice.

Durant sa carrière de maître d’école il est tour à tour nommé à Brix, à Équeurdreville, au Mesnil-au-Val, ainsi qu’à Cherbourg. Il finit sa carrière comme Directeur d’école et prend sa retraite en 1979.

Sa rencontre avec F. Lechanteur sera déterminante dans le processus de son engagement en faveur du normand. Il accompagne celui-ci avec Louis Le Mare lors de ses conférences sur le patrimoine linguistique et ethnologique afin d’illustrer son propos en déclamant des textes.

C’est ainsi que se forme autour de F. Lechanteur le groupe militant de travail qui débouchera en 1968 sur la création de P.T.P.N. dont André Louis sera le secrétaire.

André Louis sera à l’origine de la première publication de Côtis-Capel : Rocâles et il établira les lexiques des trois recueils qui suivront : À Gravage, Raz-Bannes et Graund-Câté. Il se chargera également de l’édition du recueil de Gires Ganne : És set vents du Cotentin ainsi que celle des œuvres complètes de Pierre Guéroult. Avec Albert Lohier et l’aide de Guy Deschamps il créera la première Université Populaire Normande pour le Cotentin à Cherbourg. Il est l’auteur de Zabeth, premier et unique roman en langue normande paru en 1969 à l’OCEP et pour lequel il recevra le Prix Littéraire du Cotentin en 1971. Un autre roman est resté inachevé.

Il décède le 27 décembre 1999 et ses cendres ont été dispersées le 5 février 2000 à la Pointe d’Agon (Manche), sur le site du monument dressé à la mémoire de Fernand Lechanteur par quelques-uns de ses amis.