Un véritable dictionnaire normand

Sorti des presses à la mi-mai, le Dictionnaire normand-français d’Éric Marie est d’ores et déjà considéré comme un événement linguistique en Normandie.

dédicace0021Préfacé par Élisabeth Ridel, Docteur en Sciences du langage et ingénieur au CNRS, il a reçu le soutien scientifique du Pôle pluridisciplinaire de recherche « Espaces maritimes, sociétés littorales et interfaces portuaires » MRSH, CNRS-Université de Caen, et a été publié avec le concours du Centre National du Livre. Il a d’ailleurs été présenté en avant-première aux membres du Pôle Maritime qui assistaient au séminaire de Saint-Vaast-la-Hougue sur « Le vocabulaire maritime et les dictionnaires », le 24 mai, par la préfacière, elle-même co-directrice de cette structure. Celle-ci a particulièrement insisté sur la composition quasi professionnelle de l’ouvrage et le « travail doublement objectif, à la fois sur le plan de la qualité du collectage et sur celui de son analyse » son auteur possédant « toutes les qualités d’un lexicographe, ayant reçu à l’Université de Caen une solide formation en linguistique » en plus de sa pratique de locuteur normannophone.

Diffusé à l’échelon régional, national et même international par son éditeur OREP, l’ouvrage profite d’une large promotion médiatique grâce à la presse, la radio, la télévision et internet. À titre d’exemple, un des tout premiers exemplaires vendus avait pour destination l’Autriche. L’accueil et la critique qui lui ont été réservés jusqu’à présent sont extrêmement prometteurs. Il faut dire que l’ouvrage présente des atouts indéniables tant par sa présentation que par son contenu.

Dans sa facture classique d’une solide reliure à la française, il allie les avantages d’une solidité indispensable pour un dictionnaire à une esthétique dans la lignée des grands éditeurs normands ainsi qu’un confort de lecture qui devrait faciliter sa consultation.

Il est composé de trois parties :

Une première partie présente l’espace linguistique normand et ses principales caractéristiques afin de situer les phénomènes particuliers concernant la zone concernée par cette étude. Au travers de cette description typologique, l’auteur vise à justifier l’orthographe choisie pour présenter les formes normandes dans leur généralité et, à la fois, dans leurs variations.

La seconde partie est consacrée au dictionnaire proprement dit. Les articles s’y présentent comme dans un dictionnaire classique de français avec la différenciation des catégories grammaticales comme des homonymes, les différentes acceptions en cas de polysémie (plusieurs sens), d’un même vocable et, éventuellement, selon son usage grammatical (par exemple pour un verbe, selon qu’il est transitif, intransitif, pronominal ou impersonnel). Une localisation du recensement du mot est également indiquée.

Afin de créer une lecture non seulement en accord avec les canons de la lexicographie officielle mais également didactique, voire pédagogique et dynamique, de nombreux renvois émaillent les articles et font référence à d’autres articles au travers d’analogies, synonymies ou autonymies, mots d’une même famille ou d’un même champ lexical. En plus, beaucoup d’articles proposent de se référer à la troisième partie où chaque point soulevé est développé et explicité dans un précis grammatical servant de complément à la lexicographie.

Cette dernière partie annexe qui traite de la morphologie, de la syntaxe mais aussi des conjugaisons (avec toutes les réserves que la prudence implique) s’ouvre sur un sommaire détaillé pour guider les recherches.